« Au tableau Galhau ! »

Par Fabrice Hamon le 31 octobre 2022

Attention le Ministre du Logement s’en mêle ! Il demande au Gouverneur de la Banque de France de lui expliquer les calculs du taux d’usure et du HCSF.

Explication du calcul d'un crédit immobilier au Ministre du Logement !

« Je vais rencontrer le gouverneur de la Banque de France. Il faut voir si le mode de calcul du taux d’usure tous les trimestres n’est pas trop long, voir si on peut être plus en phase avec le quotidien et la réalité »“, a déclaré sur BFM Olivier Klein, ministre délégué en charge de la Ville et du Logement.

De mémoire de courtier en crédit immobilier, jamais un représentant si haut placé de l’État n’avait encore mis en doute la pertinence d’une mise à jour du taux d’usure tous les trois mois.

La prise de conscience du ministre nous semblera bien tardive mais passons, il y a enfin quelqu’un là-haut qui s’interroge.

Olivier Klein va donc convoquer sur l’estrade son compère François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, pour lui donner un cours de mathématiques financières. La question est : « Alors comment tu le calcules ton taux d’usure ? ».

Déjà interrogé à l’époque par Bruno Le Maire, ministre lui de l’Économie et des Finances et lui aussi interpellé par un tel brouhaha autour de ce taux si discret jusqu’alors, le gouverneur s’était dédouané en répondant qu’il ne faisait qu’appliquer les règles existantes.

À croire qu’il vaut mieux suivre que changer une mauvaise règle. En tout cas, au lieu de l’appliquer sans réfléchir, cette fois on lui demande d’y réfléchir à deux fois et d’en poser la formule au tableau noir, pour voir s’il n’y aurait pas un autre résultat possible avec une opération différente.

Olivier Klein demandera aussi à Olivier Garnier, quant à lui directeur général de la Banque de France, de venir s’asseoir au premier rang pour assister à la démonstration, puisque pas plus tard que début septembre il déclarait qu’il n’y avait « toujours pas de problème de taux d’usure », au lendemain d’un été de plomb qui fit fondre la demande.

HCSF et taux d’usure : problèmes réglés en 5 mn !

Par un heureux hasard, un quatrième larron s’est introduit sans bruit dans la classe, une petite souris cachée entre deux livres pour enfants, qui nous rapporta leur dialogue…

Olivier : Salut François, j’voulais t’voir. Je n’entends plus parler que de la Banque de France ! Les banques ferment rideau, plus de crédit et tu ne veux rien entendre y paraît ! Taux d’usure, HCSF, que des problèmes. Tu serais le nouveau douanier du crédit immobilier ! C’est toi qui délivres le laisser-passer. Et au compte goutte en plus. Un véritable empêcheur d’emprunter ! Moi pendant c’temps-là je parle « parcours résidentiel » à tous mes dîners alors ça la fout mal. On va me dire que mon parcours il ne mène nulle part, sauf à regagner ses pénates. On m’appellera le Ministre de la récession du Logement ! Merci François !

François : Mais non, tout juste le ministre de la dépression des courtiers… T’inquiète pas. Des agités dans un bocal comme disait l’autre.

Olivier : M’enfin y a pas que les courtiers. Les banquiers sont montés au créneau. Vous vous êtes rencontrés. Tu leur avais demandé de ralentir la hausse des taux d’intérêts, ils sont venus te dire d’accélérer la hausse du taux d’usure !

François : Sinon ils veulent plus prêter. Tu vois c’est leur faute, pas la mienne. Ils mettent la pression. Ils disent que l’argent leur coûte trop cher et qu’à cause du taux d’usure c’est beaucoup plus rentable de prêter à l’État qu’aux particuliers.

Olivier : Oui j’ai un pote banquier qui m’disait ça au bar l’autre soir. Fallait le voir comme un commerçant qu’il disait. Et tu sais bien que chez l’épicier du coin, la maison ne fait jamais crédit. Eh bien le banquier il ne veut plus faire crédit pour la maison non plus. D’abord il veut le vendre plus cher son argent et le taux d’usure l’en empêche, oui c’est ce qu’il m’a gueulé dessus ! J’ai dû lui payer la tournée. À sa décharge, comme tu dis, c’est vrai qu’il emprunte lui-même l’argent beaucoup plus cher qu’avant. Mais il y a aussi cette satanée inflation : il a peur que l’client ne finisse plus ses fins d’mois et lui laisse une grosse ardoise.

François : Il exagère. Les banques prêtent encore. Il suffit que tu aies un gros apport personnel. Ce n’est pas la mer à boire. Pas d’apport pas d’prêt ! C’est donnant-donnant, voilà, c’est normal. À notre époque on pouvait tous emprunter, même sans apport. Tu t’rends compte, on était trop gâté, c’était pas sain, ça n’pouvait pas durer. On en a tous profité, on est tous propriétaires aujourd’hui. Résultat : on a tous un chez-soi sous le bras. Nous pour déménager faut attendre d’avoir vendu. Quand t’es locataire tu changes de logement comme de chemise. Je les envie. Les jeunes d’aujourd’hui, eux, devenir propriétaires, ils n’y pensent même plus. Ils sont plus mûrs que nous à leur âge. Nous on voulait absolument posséder un truc. Eux c’qui leur plaît c’est la coloc. S’il n’y a plus de primo-accédants, c’est pas parce qu’on les a exclus, c’est parce que ça les intéresse plus.

Olivier : Ah là tu as raison, il faut sortir du logiciel où tout le monde doit être propriétaire tout de suite, tu t’souviens, c’est c’que disait Carlier de chez CLCV. Y a la coloc et puis y a aussi le logement social. Les HLM ont la côte en ce moment tu sais. J’ai un tas d’demandes.

François : Content pour toi ! Tu vois, tout n’est pas si noir.

Olivier : Non bien sûr, mais j’vais pas pouvoir loger tout le monde. Faut bien qu’on fasse tourner le parc privé aussi. Les proprios c’est pas mon truc mais faut bien. Les patrons des FNAIM, FFC, FPI, FBF, APIC, que sais-je encore, ils veulent tous me tomber dessus. Ils font le pied de grue rue de Varenne. Ils ont des pancartes « l’immobilier s’écroule », « chute de la pierre », « quand le bâtiment va pas, tout va mal ». Bref, moi j’suis pas souvent là mais on m’raconte qu’ils me cherchent partout. Attention François, ils vont finir par demander nos têtes à tous les deux !

François : Allons donc… Et pourquoi pas des gilets jaunes encore dans la rue à cause du logement cette fois ! On n’en est pas là crois-moi. Écoute, si le problème c’est vraiment le taux d’usure, j’en doute mais allez j’veux bien qu’on en parle. Après tout faut bien désigner un coupable. Parce qu’en réalité la baisse de la demande elle a lieu partout en Europe et que je sache, eux ils n’ont pas de problème de taux d’usure. Bref, moi si on me dit tu modifies eh bien je modifie. Mais faut que l’initiative vienne d’en haut, pas d’en bas. Tu comprends, je ne peux pas me laisser dicter mes décisions par des fripouilles de courtiers.

Olivier : Crois-bien que j’me mets à ta place. On dirait des mioches qui ont perdu leur jouet. Mais ils font du bruit quand même et ils ont converti la presse. Et ça c’est pas bon d’avoir les journalistes qui nous critiquent à coups de clics sur internet. Faudrait leur donner du grain à moudre, une bonne nouvelle, c’est le moment tu crois pas ? Alors dis-moi, c’est quoi ce mauvais calcul du taux d’usure ?

François : Bon je t’épargne les définitions du taux d’usure et du TAEG, le taux nominal avec tout le tralala, le taux tout compris, tout inclus, le taux global, le vrai taux quoi.

Olivier : Oui venons-en aux faits : beaucoup de TAEG dépassent le taux d’usure, ce qui provoquerait une pelletée de refus de prêt.

François : Ne dramatisons pas. Ce n’est pas si grave. Ils doivent juste reporter leur projet ces gens-là. C’est un peu du caprice tu crois pas. Un problème de riches. Quand l’inflation reviendra à 2% tout reviendra à la normale. C’est pour bientôt. Ça fait des mois qu’j’le dis.

Olivier : Et des mois qu’ça baisse pas. Pendant c’temps là le crédit est coupé. Tu vois tu recommences, tu défends ta position ! T’as refroidi tout le monde en un été et t’as l’air de vouloir continuer. Change de disque s’il te plaît. Faut réagir, relancer la machine, il est temps bon sang - et en tirer un petit profit politique au passage, je te l’redis, un p’tit coup gagnant-gagnant ça nous fera pas de mal. Alors elles proposent quoi les banques ?

François : Les taux ont beaucoup augmenté en peu de temps et les banques reprochent au taux d’usure d’être trop bas et trop lent. Ils disent que 3 mois c’est trop long et que les TAEG pris en compte pour calculer la moyenne ne sont pas les bons. Des courtiers disent aussi que la moyenne + 1 tiers ce n’est pas suffisant. Et puis qu’il faudrait encore sortir l’assurance emprunteur du TAEG. Mais on va pas tout chambouler non plus quand même !

Olivier : Non non mais un geste commercial ce serait pas mal. Eux ils n’en font jamais mais nous on en fait on est comme ça. Alors on a quatre soucis, on en résout deux et on a un bon compromis. Tout le monde sera content. Pourquoi 3 mois au fait ?

François : J’sais pas. Ça a toujours été comme ça. Tu le calcules tous les trimestres, quatre fois par an.

Olivier : Alors que les taux des banques c’est tous les mois voire quatre fois par mois il paraît ces derniers temps. Reconnais qu’il manque de réactivité c’taux d’usure ! Ça peut pas coller c’t’histoire !!

François : Oui enfin si on calcule trois fois par trimestre c’est trois fois plus de boulot… Il faudra donner des primes…

Olivier : Non mais sans blague François, sois réaliste. Il est dans les choux ton taux d’usure. Il est très en retard sur tout c’qui se passe. Faut l’remettre à l’heure. Il peut pas rester à la traîne comme ça. Tu vois bien que ça coince de partout !

François : Mais enfin Olivier c’est important le taux d’usure ! Tu protèges des loups les agneaux n’est-ce pas ? Eh bien c’est pareil : faut protéger les emprunteurs des prêteurs.

Olivier : Mais personne ne remet en cause le taux d’usure ! Le hic c’est son calcul ! Là ce ne sont plus les emprunteurs que tu protèges, c’est le taux d’usure lui-même ! Il est quand même très protégé ton taux d’usure. Pas touche avant trois mois ! Et on prend des taux qui datent de six à neuf mois ! Ah pour être modéré il est modéré ton taux d’usure ! Il est là tranquillou à regarder les trains passer et bloquer les passagers ! Et ce contrôleur serait si puissant qu’on ne pourrait pas le déloger ? Dis-donc, t’aurais pas confondu défense et défendu, défense des emprunteurs et défendu d’emprunter ? Ah la la François, c’est pas l’taux d’usure qu’il faut protéger, c’est l’accès au crédit immobilier ! J’te parle pas des jeunes ni des revenus modestes, ni même des ménages aisés, j’te parle des clients hauts de gamme, les derniers qui peuvent acheter. Leur dire « on fait pas c’qu’on veut » c’est une chose, leur dire « on fait plus c’qu’on peut » c’en est une autre !

François : Bon ok, on va pas y passer la nuit. Donc on mensualise le taux d’usure, t’es d’accord avec ça ?

Olivier : Allez c’est parti. Ça les calme et nous on passe pour des hommes pragmatiques. On est pas aveugle au sommet de l’Etat, on sait s’adapter à la réalité, qu’on se le dise. Alors regarde, ça nous fait une première concession, il nous en faut une deuxième. Pourquoi 133% des TAEG et pas 166 ou 199% ?

François : J’sais pas. C’est pareil. Et jusque là il bloquait rien ce calcul. Mais maintenant c’est vrai qu’à chaque fois que le taux d’usure augmente un peu, les taux d’intérêts le rattrapent illico. C’est comme empêcher un bolide de dépasser un vélo ! Moi en tout cas j’ai pas envie de supprimer cette marge supplémentaire d’un tiers. Et puis c’est trop compliqué. Tu ajoutes quoi, 1 point, 2 points à la moyenne ? Pour eux ce sera jamais assez de toute façon. Ils augmenteraient leurs taux jusqu’au ciel s’ils pouvaient ! Non faudrait plutôt prendre un autre TAEG. C’est encore une idée des banquiers.

Olivier : À ce sujet mon François, dis-moi qu’c’est pas vrai ! On m’a dit qu’on prenait la moyenne des TAEG quand les prêts se signaient chez l’notaire, pas chez l’banquier. Mais enfin pourquoi ?

François : J’sais pas non plus pourquoi. On tient compte des TAEG des fonds débloqués en effet, pas des TAEG édités dans les offres de prêt. Là on se prend encore deux voire trois trimestres dans la vue. C’est pas logique mais je suppose que c’est plus simple de collecter l’info de cette manière. Et puis merde, c’est pas moi qui l’ai inventé le taux d’usure !

Olivier : Non mais tu peux le changer. TU PEUX LE FAIRE !

François : Qu’est-ce que tu m’fais là ? T’es pas en train d’me manager j’espère… C’est une séance de motivation cet entretien ou quoi ?

Olivier : Mais non mais non… Mais c’que j’vois c’est qu’tu trouves pas ça logique et qu’tu réagis pas ! Tu dis partout que le calcul est très bien comme ça mais au bout du compte tu n’en sais rien du tout. Ah non non non là il faut revoir ça. Faut qu’on soit plus en phase ! Et nous faut pas qu’on passe pour des gars qui s’en foutent comme de l’an 40. L’autre jour, j’lisais qu’une emprunteuse pouvait pas acheter parce que son TAEG était de 3.06%. Elle dépassait de 0.1 ! Repassez plus tard le banquier lui a dit. Dans deux mois ça dépassera plus. On aura une nouvelle fenêtre de tir mais faudra aller vite. Oui mais mon vendeur il va pas attendre lui répond la cliente. Il est bien pressé c’vendeur lui rétorque le banquier. On peut pas s’conduire comme lui tu vois.

François : Oui mais faut l’comprendre aussi. Sinon il aurait fallu qu’il baisse ses frais de dossier ou qu’il délègue l’assurance. Veut bien rendre service mais pas à ce point. C’est pas Mère Thérésa !

Olivier : Oui oui c’est vrai. Il m’a dit ça aussi mon pote l’autre soir. Enfin lui c’était j’suis pas le bon samaritain. Passons c’est pareil… Eh ben regarde on a nos deux compromis : calcul mensuel et moyenne des TAEG au moment de l’offre de prêt. Et on majore d’un tiers, ça on garde. On garde l’assurance de prêt aussi. Tu vois bien qu’les banques elles veulent pas trop qu’on la touche. Ils ont déjà pas aimé la loi Lemoine, même si elle va rien changer. Voilà on avance, comme quoi il suffisait d’en parler !

François : Okay. C’est pas un chantier énorme, ça devrait aller vite. On pourrait même le faire avant le 1er janvier mais ça peut attendre, y a pas le feu au lac. Bientôt y penseront plus qu’à Noël. Ah là Olive tout à coup ça me plaît. Et ça fera une bonne nouvelle pour la rentrée. La dernière fois que j’ai fêté la bonne année à tout le monde, c’était pour annoncer l’obligation de respecter les normes HCSF. Autant te dire qu’on m’a pas envoyé des cœurs. Au prochain nouvel an je passe pour un réformateur, un libérateur de projets, un sauveur !

Olivier : T’emballe pas. Mais tiens parlons-en de tes normes HCSF. J’ai dit sur BFM que j’allais aussi regarder ça. J’lisais encore qu’un couple avait pas pu emprunter parce qu’ils étaient à 35.5% de taux d’endettement. À 0.5 près ils s’offraient une villa face à la mer. Faut pas que ça dépasse le banquier il a dit. Dégoûté le couple. Eux ils savaient qu’ils pouvaient rembourser sans problème et même au-delà. Le courtier et le banquier ils le disent aussi qu’ils auraient pu sans aucun problème. Mais toi qui n’as rien vu, ni eux ni leur dossier, tu décrètes qu’ils sont pas capables ! Mais enfin on s’prend pour qui à la Banque de France ?

François : Ah non là le banquier il abuse. Il peut dépasser le taux d’effort légal pour 20% de ses clients. C’est autorisé. C’est dans les textes.

Olivier : Ah mais l’article en a parlé François. Il connaissait ça l’banquier. Mais il dit qu’il ose pas déroger à la règle. Il dit que si jamais ce couple a quand même un problème plus tard, une perte de revenus pour x raison, il serait capable de lui reprocher de pas avoir respecté ta règle. Ils lui diront : vous deviez nous empêcher d’acheter ! Putain la mauvaise foi ! Et là le reste du crédit c’est pour bibi. Tu vois le dilemme avec tes 20% ?

François : Prennent vraiment plus d’risques ces banquiers.

Olivier : Surtout depuis qu’tu leur colles des limites partout ! Maintenant ils ont tout l’temps peur d’être accusés de surendetter les gens.

François : Moi je les ai les chiffres du surendettement Olivier et c’est pas beau à voir.

Olivier : Dans ce cas vas plus loin. Vas-y franco ! Mets la jauge à 20% max de taux d’endettement. Sous-endette les français ! Tu n’craindras plus rien. Après tout, qu’est-ce que j’en ai à faire moi !!

François : C’est pas ça, c’est que si tu les laisses faire ils vont faire n’importe quoi. Tu oublies l’inflation ! Elle est énorme. Les gens ils dépensent moins et ça leur coûte plus cher quand même !

Olivier : Attends attends. Grâce à l’inflation on emprunte à - 4% actuellement. Si c’est pas une affaire de faire un crédit immo ! Et puis une maison dans l’caddie ce s’rait bon contre l’inflation non ? Ta mensualité est bloquée pendant 20 ans ! Qui dit mieux ?

François : J’me demandais quand t’allais m’sortir ce fameux ou plutôt ce fumeux argument du taux réel. Demande à l’association Crésus ce qu’ils en pensent du taux réel négatif de leur prêt immo leurs surendettés à 70% ! Crois-moi que la vraie charge elle est très positive celle-là.

Olivier : N’empêche qu’il faut vachement rentrer dans les cases avec toutes tes conditions. Changer l’taux d’usure je sais pas si ça va changer grand chose finalement… Faudrait carrément tout réformer !

François : C’que ça va grandement changer en tout cas, c’est que l’ascenseur va s’transformer en fusée ! Sous mes conditions comme tu dis, les taux en France sont passés en un an de 1 à 2. La belle affaire ! J’te signale qu’aux US ils sont passés de 3 à 7 ! Ah si j’y étais à la FED ce s’rait pas la même histoire crois moi. On révise le calcul et tu verras, un crédit ce s’ra l’Himalaya. On me reprochera d’avoir usé encore plus de monde. Mais c’est comme toujours, y veulent le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Ou le crémier bien sûr. Pardon.

Olivier : En attendant, tu peux les trouver ingrats autant qu’tu veux, eux c’qu’ils pensent c’est qu’à la BDF c’est l’emprunteur qui compte pour du beurre. Et ça c’est pas bon pour notre image. Ce sont aussi des électeurs tous ces gens-là. Pense surtout à ça.

François : Je sais… Je sais… J’y pense… J’y pense… Tout réformer tu disais. Moi j’me dis… Je réfléchis… Oh oh, ce serait pas si mal… Et même très très bon. J’vois ça d’ici…

Olivier : Tu vois quoi ? T’as les yeux qui s’écarquillent tout à coup !

François : C’que j’vois c’est une loi. Une loi avec mon nom dessus. Une Loi Villeroy ! Avec ville et roi en plus. Ça va faire mouche ! Et moucher tout le monde au passage…

Olivier : Comme tu y vas ! C’est pas un peu trop une loi ? Faudrait pas en faire des caisses non plus.

François : Au contraire ! J’ai fait du zèle, j’m’en rends compte maintenant. Je dois passer d’un extrême à l’autre. Je retourne les meubles. Je deviens le Grand Prêteur ! Je vois le titre d’ici : « La loi d’airain du taux d’usure brisée par la loi Villeroy ». J’y ajoute la suppression des conditions du HCSF. Elles sont trop sévères, je sais bien, j’en ai conscience.

Olivier : T’as pas arrêté de les justifier ces conditions ! Il y a trente secondes encore !

François : Oui mais ça enrichirait encore ma réforme tu comprends. La perspective d’une loi à mon nom me fait voir les choses autrement. Faut que je pense plus à moi mes amis m’ont dit.

Olivier : Oh t’inquiète, je suis sûr que tu penses à toi. Tout le monde pense à soi. Personne ne s’oublie jamais. D’ailleurs faut pas être parlementaire pour pondre une loi ? J’sais plus. Bref… Alors tu fais quoi ? Tu passes à 36%, 38, plus ? 50% sur 50 ans maxi ! Ça sonnerait bien. Là tu fais du bruit, c’est sûr, tout l’monde en parle, on parle que d’toi !

François : Non je supprime je t’ai dit. Rien, plus rien, je n’impose plus rien. Je desserre la ceinture, je décapote. Crédit en roue libre ! Ce sont les prêteurs qui décident. Comme avant. S’ils veulent refaire du 30 ans, pire du 35 ans, allez go ! S’il veut t’endetter à 40%, y a plus d’problème pour moi. C’est vrai quoi, de quoi j’me mêle ?

Olivier : Comme au bon vieux temps. Le client prend un courtier. Il lui monte son dossier et défend son cas auprès du banquier et lui il juge si l’emprunteur pourra le rembourser ou pas. Il dit oui ou non et ça tournait très bien comme ça. Pourquoi on est venu mettre notre nez là-dedans ?

François : Je te le répète Olivier, pour protéger les emprunteurs. N’oublie jamais la sacro-sainte protection des emprunteurs ! Et peu importe si on les protège mal. L’important c’est qu’ils sachent qu’on les protège, qu’ils nous entendent tout le temps dire ça. Et c’est comme ça qu’on va encore présenter les choses. On modifie le calcul du taux d’usure et on supprime - on suspend, ce s’ra mieux, on sait jamais - les 35% max de taux d’effort pour protéger les emprunteurs. Ça paraît bizarre dit comme ça mais tu verras ça passera. Ça passe toujours.

Olivier : Ah comme tu sais changer d’avis toi. J’t’admire. Tu en penses quoi Garnier ? On t’entend pas beaucoup. Comment tu justifieras toi qu’on change le calcul alors que tu le disais très bon ce calcul il y a pas plus tard qu’un mois ?

Garnier : Très facile ! J’ai dit qu’il n’y avait pas de problème de taux d’usure et c’est pourquoi on ne changeait rien. Mais j’ai dit aussi que si un problème se présentait, nous pourrions revoir son calcul. Aujourd’hui nous constatons un problème avec le taux d’usure donc comme promis nous changeons le calcul. Qu’il y ait un problème aujourd’hui ne signifie pas qu’il y en avait un hier. Là ça y est, on en voit un, donc on réagit. C’est logique non ?

Olivier : Malin et même drôle… On se croirait au théâtre dans Chantecler ! Tu sais, la comédie d’Edmond Rostand. Chantecler, le coq qui s’estime si important qu’il croit que le soleil se lève quand il chante. Nous c’est pareil, un problème apparaît quand ça nous chante !

François : Brillant ! Interviens quand tu veux Garnier ! Et les associations de consommateurs tu en fais quoi ?

Garnier : Je leur dis de dire qu’ils nous ont soufflé l’idée.

François : Voilà c’est tout simple. L’honneur est sauf. Qu’ils s’en flattent partout s’ils veulent. Mais c’est moi qui l’annonce. Pour faire genre : « je vous ai compris ! » tu vois ?

Olivier : Oui mon Général ! Cela dit l’origine c’est moi. C’est moi qui suis v’nu t’voir. Bon de toute façon j’passerai toujours pour celui qui a pris ta règle et t’a tapé sur les doigts.

François : Oui enfin on va éviter quand même.

Olivier : Oh il faut t’y attendre. Tu sais, il y aura toujours un guignol pour écrire ça. Il y a ceux qui ont le sens de l’humeur et ceux qui ont le sens de l’humour. Ce sont les pires je crois. Ils nous caricaturent alors qu’ils n’ont aucune idée du boulot qu’on abat.

François : Surtout de l’importance du boulot qu’on abat ! Du matin au soir - et du soir au matin…

Olivier : À qui l’dis-tu ? Moi j’suis crevé tu sais. Tout ferme trop tard à Paris… Les nuits parisiennes… Il faudrait aussi une loi contre ça.

François : Oui rationner les soirées aussi !

Olivier : Bon on commence à dire n’importe quoi.

François : Ben oui mais faudrait aussi que Garnier arrête de nous servir !

Olivier : Fais attention y a une marche…

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